Belle sortie hier :
Garant ma voiture entre deux bois, j'avais décidé de commencer mon parcours par un bois très humide et ronceux.
A peine 5 minutes plus tard
, Gratou est à l'arrêt sur une petite place en bordure du bois. J'essaie de me placer comme je peux, ne sachant pas si je dois rester dans le bois ou me mettre sur la bordure. Je choisis de rester dans le bois. Ça dure une éternité. J'ai beau balancer des bâtons, rien ne bouge. A force de bouger, la bécasse décolle, vers l'extérieur évidemment
J'hésite à tirer mais la visibilité est vraiment mauvaise alors je m'abstiens.
Je suis la bécasse des yeux mais la perd de vue rapidement.
Seule certitude : elle s'est dirigée vers un petit bois de 4 ou 5 hectares.
Gros avantage : il n'y a pas de beaucoup de remises dans ce bois, mais elles sont toutes concentrées dans le même secteur et je les connais parfaitement.
A peine entré dans le bois, Gratou se bloque devant un tas de branche.
Sûr de lui, et sûr de moi, j'avance, mais c'est une grive musicienne qui décolle
15 minutes plus tard, rien, pas un coup de nez... Je décide de prendre un peu plus large histoire de voir. Gratou prend le large aussi sur ce terrain facile. Je le perds des yeux puis je l'entends distinctement ralentir. Je presse le pas et le retrouve plus loin en train d'alterner les phases d'arrêt/coulé, dans une portion très claire. Je le laisse faire, tout en montant à ses côtés pour l'encourager à poursuivre. 50 ou 60 mètres plus loin, il s'arrête devant un tout petit buisson
. J'approche, la bécasse s'envole, et elle tombe à la première cartouche
Une très belle action, avec un Gratou qui a cette fois trouvé le parfait équilibre entre prudence et autorité !
Nous revenons vers la voiture pour reprendre le parcours projeté.
Mais je constate qu'un chasseur est arrivé entre temps pour chasser ce secteur
Ça m'enlève une grosse partie de mon parcours mais tant pis, je décide alors de chasser tout de suite le secteur que je voulais faire au retour, un fond de vallée humide plutôt étroit.
Les premières centaines de mètres ne donnent rien.
Alors que Gratou remonte la pente, il met un petit coup de nez dans les fougères, remonte sur quelques mètres, et se bloque définitivement face à une tête d'arbre. Je le rejoins, le contourne, piétine la zone, mais rien ne bouge
Pourtant la bécasse est là, j'en suis certain. Le chien fait les gros yeux et ne bouge pas d'un millimètre : il n'y a aucun doute.
J'essaie de repérer la bécasse, sans succès.
Le temps passe quand soudain, j'entends un petit bruit discret, et je vois la petite boule de plume se déplacer sous les branches. Elle s'envole, et je la loupe
Un tir pourtant facile
Nous poursuivons, je passe un ruisseau et, ô stupeur : je vois une bécasse morte au sol
Je me dis que finalement le tir n'était pas si mauvais.
Mais en la prenant dans mes mains, je me rends compte qu'elle est raide et toute gelée. Surprise, tristesse et colère se mêlent : c'est sans aucun doute une bécasse "oubliée" par un autre chasseur
Quoiqu'il en soit, Gratou est survolté et poursuit sa quête. Il a pris de l'avance et surtout il avance beaucoup plus vite que moi sous le dédale d'arbres tombés. Ce qui devait arriver arriva : il s'arrête à mi-pente sous des houx
. Il est bien bloqué mais je n'avance pas dans ce terrain difficile. La bécasse finit par décoller alors que je suis encore à 60 ou 70 mètres. Nous ne retrouverons plus sa trace...
S'en suivra un très gros passage à vide, malgré de très belles zones prospectées.
Je décide alors de revenir sur nos pas en empruntant un chemin bordé de deux petits bois humides. Je n'y crois pas du tout, contrairement à Gratou qui décide de prospecter le bois de droite. Il est à peine entré dans ce bois que j'aperçois au loin une bécasse se dérober en travers du chemin à 150 mètres
(véridique, j'ai vérifié sur géoportail).
Si je n'avais pas été sur le chemin, je n'aurais absolument rien vu. au mieux, Gratou aurait peut-être marqué une place chaude qui aurait semé le doute, mais rien de tangible.
Ça en dit long sur le comportement des bécasses...
Nous l'avons ensuite cherché un bon moment, sans rien trouver.
Je ne suis pas en avance et je n'ai pas d'autre choix que de prendre le chemin le plus court pour rentrer à la voiture. Nous longeons un ruisseau en bordure en bordure d'un petit verger quand Gratou perçoit une émanation, saute le ruisseau et se bloque devant un petit tas de ronces. Là aussi, je suis sûr que c'est devant. Cette fois, la bécasse décolle rapidement. Je tire précipitamment, rate au premier coup, mais atteins ma cible au second
. Ouf, celle-ci aussi était immanquable, j'aurais eu la rage de la rater aussi.
Une chance incroyable d'avoir trouvé cette bécasse. Le hasard fait bien les choses parfois.
Sa remise :
Ainsi se conclue une très belle partie de chasse.
Deux heures de chasse, 4 bécasses différentes, 2 prélevées.
Et encore beaucoup d'observations intéressantes sur les bécasses :
La première qui s'est comportée en soupière sur sa remise de départ, puis en piéteuse sur sa remise de fuite (à supposer que ce soit la même mais j'en suis presque sûr).
La seconde qui a tenu deux fois l'arrêt pour finalement se volatiliser.
La troisième qui est parti de très loin au premier son de cloche et que nous n'avons pas revu.
La dernière qui était remisée dans un endroit improbable...
A la fois intéressant et décontenançant...