Le Théme pour le Concours Photos de Avril est "Confinement"... Le Théme pour le Concours Photos de Avril est "Confinement"... Le Théme pour le Concours Photos de Avril est "Confinement"...
Nombres de messages : 18305 Age : 67 Localisation : Clermont-Ferrand Date d'inscription : 11/02/2014 Premiére Bécasse : 10/11/2005
Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 21:55
Quelques photos d'une escapade bécassiniére, ce dimanche, en Lozère.
Deux bécassines seront levées, une prélevée.
Je ne l'ai pas prise en photo, le deuxième coup de 6 acier, pourtant tiré à bonne distance, l'a décapité.
C'est très déplaisant.
Après avoir pris une belle rincée, je n'avais pas pris de vêtement de pluie, direction le Relais du Lac pour un chocolat chaud.
Le patron cuisine son repas de midi, un rosbif à la ficelle, derriere les buches, le manche du flambadou qui chauffe ...
... et une bonne douche de lard fondu, pour arrondir les saveurs !
Il est midi, détour à Nasbinal pour saluer la famille Bastide, merveilleux et accueillants restaurateurs de Lozére ...
Et également pour rendre hommage à leur ris de veaux aux ceps et aligot, une vraie "tuerie".
Et puis, il est l'heure de rentrer ....
Petite chasse, certes, mais grand bonheur ! A bientôt donc, Cher Pays où la simplicité chante au coeur !
Galinago Admin
Nombres de messages : 18305 Age : 67 Localisation : Clermont-Ferrand Date d'inscription : 11/02/2014 Premiére Bécasse : 10/11/2005
Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 21:56
Sans raison, un simple moment de nostalgie, Ce marais qui bientôt va disparaitre sous la neige ... Alors cette chanson qui berça mon adolescence Et dans laquelle je retrouve ce soir La promesse du bonheur des saisons à venir ...
Galinago Admin
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Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 21:56
Galinago Admin
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Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 21:57
Petite sortie sur bécassine avec le Blo, braque allemand.
Je nous emmène dans une zone assez bizarre : il s'agit d'un ruisseau qui vient d'être rétabli dans ses méandres après les errements d'un remembrement qui l'avait fait couler tout droit dans le lac d'Aydat et engendrer une pollution boueuse les jours de forte pluie, finalement les méandres étaient bien utiles pour que la boue se dépose gentiment avec l'espérance que les truites qui avaient disparues reviennent un jour !
Le chien est un peu bizarre aussi, semble chercher quelque chose, mais quoi ?
Pour finir par grimper au arbre, bizarre bizarre, mais ce sera buisson creux ...
Entre d'autre lieux, quelques arrêts ...
Et puis finalement une bécassine sourde ...
Et une bécassine des marais :
A bientôt !
Galinago Admin
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Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 21:58
Sortie hier en Lozere ... pas de photos, je suis un peu démoralisé ... le braque arrête bellement une bécasse le long d'un ruisseau, je me place, mais elle s'envole sans pouvoir la tirer ... nous ne la retrouvement pas ... quelques minutes plus tard je me fait quasiment charger par environ six biches aux abois, il y a sans doute une battue en cours, pour éviter de déranger les chasseurs de gros très accueillant à mon égard, cela mérite d'être plus que souligné, je pars au marais, le braque me bloque une sourde, qui sera le dernier prélévement de la saison bécassiniére.
Aprés cinq heures de marche, le chien puise dans son mental pour me faire plaisir, nous rentrons à la voiture.
Il s'endort dans sa caisse et moi dans l'herbe :
Au bord de la rivière, M’allant promener, L’eau était si claire Et le vent léger.
Au bord de la rivière, Les oiseaux du ciel Chantent leur prière Au dieu du soleil.
Au bord de la rivière, Me suis endormi, Rêvant de la Terre Et du Paradis.
Je me suis couché dans l’herbe Pour écouter le vent, Ecouter chanter l’herbe des champs.
Je crois je n'avais jamais été aussi heureux de ma vie ...
Dernière édition par Galinago le Mer 19 Fév 2014 - 22:51, édité 1 fois
Galinago Admin
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Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 21:58
Petite sortie sur bécassines, cet après-midi ...
Cela c'est très mal passé ...
J'ai évité de justesse la charge d'un taureau ...
Le franchissement des barbelés s'est fait dans l'urgence ...
Je ne vais pas trop mal, mais je pense que je vais passer le Réveillon debout ....
Galinago Admin
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Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 21:59
Sortie en Lozére sur bécassine, mais seulement cette photo ....
Galinago Admin
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Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 22:00
Et puis dans quelques jours, peut-être quelques semaines, la neige aura fondu, peut-être, et reviendrons les jours heureux, il ne s'agira plus que de contemplation ...
Nous retournerons au marais, la traque reprendra encore plus intense, car dénuée de tout désir de chair, nous sommes rassasié de nourriture mais pas de belles choses ...
Nous retournerons au marais, ou aux marais, vous dis-je, partout où cela sera possible, avec le Koff, dont la tête blanchie, il a bientôt neuf ans.
Je redoute ce rendez-vous avec la Mort, qui déjà est trop passée, mais c'est la vie...
Galinago Admin
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Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 22:01
Dans quelques jours, je vais retrouver la Lozére et ses vastes étendues, ses burons en ruine, ces quelques murs qui crient l'éternité ....
Dans quelques jours ...
Galinago Admin
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Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 22:01
Peut-être que cela ne sera pas compris, mais c'est pas très important... Chacun a son chant intérieur... Alors, qu'il chante ...
Le dormeur du Val
C'est un trou de verdure où chante une rivière, Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent ; où le soleil, de la montagne fière, Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Arthur Rimbaud
Galinago Admin
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Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 22:02
Pilou, le teckel d'Amour ne va pas bien du tout.
Depuis quelques jours, il avait un ventre énorme et très dur.
Puis, il a fait une syncope.
Le vétérinaire a diagnostiqué une tamponnade péricardique, c'est dire du sang entre le péricarde et le coeur.
Le sang comprime le coeur qui fonctionne moins bien et le ventre se rempli de liquide...
Le teckel a été opéré hier, on lui a retiré environ un bol de sang autour du coeur ... C'est impressionnant ...
Il se repose avec son papa ....
On va attendre quelques jours pour savoir comment ça évolue ....
Galinago Admin
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Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 22:04
Pilou le teckel va mieux, il se remet bien de l'opération, son ventre est re-devenu normal ... !
Il chougne un peu pour avoir des caresses ! ! !
Et il est en train de faire une petite sieste ... devinez où ! ! !
Merci de vos messages, cela m'a fait très chaud au coeur !
Galinago Admin
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Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 22:05
Voilà, cette fois ça y est la neige a fondu. Le Koff dans le coffre et l’APN bien chargé, direction le bonheur, du moins pour moi. Il s’agit d’un simple champ, en légère cuvette, et qui se rempli d’eau à la fonte des neiges, le sol est gorgé d’eau et n’en peut plus d’eau. Il y a parfois des bécassines, mais bien sûr, toujours du mauvais coté.
Il y a quelques colverts, mâle et femelle, qui barbottent dans la mare, c’est la danse des canards.
Une petite pose pour le plaisir des yeux …
Dan le coffre, le Koff glousse de plus en plus fort, il sait que nous sommes au bon endroit, mais pourquoi attendre ! ! ! Je gueule un bon coup pour le calmer, en me disant que les canards vont s’en aller … mais rien ne bouge …
Et voilà c’est parti ….
J’adore chasser avec ce chien, il trottine gentiment, piste avec prudence, arrête comme une statue, c’est le chien idéal pour méditer sa chasse et faire des photos
Il fait beau et le miroir de l'eau double mon bonheur d'être de retour où j'aime être ..
Ca sent bon, mais sans plus, je laisse le chien faire comme il l'entend, j'ai assez à faire à retrouver des réglages corrects avec l'APN dont je ne me suis pas servi depuis un bon moment ...
Cela n'a plus grans chose à voir avec la chasse, mais le chien prend de belle poses et j'en profite ...
Après cette brève méditation, la quête reprend avec entrain ...
Un bel arrêt encore, il est temps de changer d'endroit, le marais est désert, semble-t-il ...
Toujours aussi humide, mais ce n'est pas une bécassine ...
Un clin d'oeil au souvenir d'un bain estival et chapeaumeloné, si je puis me permettre ce néologisme pour ceux qui se souviennent ...
Un arrêt en marbre de Carrare ...
Et ça part ...
Que du bonheur ...
La journée s'achève dans la convivialité au bar "Le Petit Balladou". L'ami Hubert et la Pascale sont toujours très accueillant ...
J'écoute un peu distrait , la tête dans le Marais ....
"Je suis un gaulois" m'assène Hubert ...
Je sais Hubert, je sais, et comme toi, je ne sais pas où est Alésia...
A bientôt ..
Galinago Admin
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Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 22:05
Aujourd''hui, c'est le tour de Dumpy'Dump le Setter Bien Aimé. Cela fait un bon moment qu'il n'est pas sorti, et il a un peu tendance à faire du lard.
Un petit tour aux bécassines va lui faire du bien et puis il faut qu'il s'améliore sur ce gibier.
On est encore tout propre, cela ne va pas durer, on en profite pour faire un bel arrêt :
Et pas pour rien, le setter a bien négocié cette bécassine des marais, et moi, je m'emmêle avec les réglages de ce screugneugneu d'APN pour intellectuel de gauche, qui se déclenche quand il a le temps ... Je sens la bouffaïsse qui me comprime les organes ...
Le chien repart de plus belle, c'est un immense plaisir de le voir se jeter dans l'action avec tant d'entrain alors qu'il manque sûrement d'entrainement :
Ca sent bon, alors il ralenti, me laisse le temps d'arriver ... à chaque fois ça me fait tout chaud au coeur d'avoir cette complicité avec mon setter...
Bon, on est pas là pour faire du sentiment, ça sent drôlement bon alors on va bien voir ce qu'il y a au bout, si je puis me permettre ...
Eh bien, y'a tout ça, et si cet APN de merde avait bien voulu démarrer au quart de tour, on aurait put compter les plumes de ces dames ... Elles volent bien synchronisés et PhotoShop n'y est pour rien ce coup-ci !
Et de trois, ça fait plaisir d'en voir quelques unes, sans blagues !
Celle là, c'est une sourde, le chien l'avait bien bloquée, il faudra que je lui marche dessus pour qu'elle s'envole, ... et toujours ce problème avec l'APN qui refuse de déclencher ...
Tiens ça recommence ?
Un beau capucin, et ça y est, j'ai trouvé le bon réglage de cet APN absolument génial qui doit voter à droite tellement qu'il marche bien.
Tellement content, je suis, que j'en oublie de manifester à Dumpy'Dump le Setter Bien Aimé un certain mécontentement dû au fait qu'on ne court pas derrière les lièvres ! ! !
Mais bon, il faut bien que le setter exulte !
Et on fait quoi maintenant ? On rentre, mon grand, on rentre ...
Avec un petit arrêt chez l'Ami Jean-Marie, pour prendre une poignée de foin, j'ai trouvé une recette de perdreau au foin qui me fait baver.
Le foin sent le foin et ... l'étable, donc la bouse.
C'est de là que vient l'expression fétiche du photographe zozotant : "Ne bousons plus" ...
A bientôt !
Galinago Admin
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Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 22:08
C’est le dernier week-end pour sortir les chiens.
Le temps s’annonce radieux et cela fait longtemps que la Lozere me manque :
Nous marchons longtemps sans rien voir. Pas de place chaudes, pas de coup de nez, le Koff trottine gentiment sans états d'âme, avec ce calme que j'aime chez lui.
L'ami Pierrot, maquignon de son état, un redoutable coup de fusil, gentil comme c'est pas possible, m'a bien dit qu'il y en avait encore.
Il me suffit de persévérer.
Le Koff me montre l'exemple.
Et ces fleurs me rappellent qu'il leurs faut un hiver pour être belles au primtemps.
C'est toujours un peu la même chose, mais qui se laisserait du beau et du dire "Je t'aime" ?
Elle s'envole dans son cri plaintif et libérateur. Elle va trop vite pour la technologie moderne, mais c'est flou ce que ces oiseaux sont rapides.
Et toujours la magie de retrouver le soir, chez soi, la beauté de l'oiseau
Dans une zone détrempée, le long d'une rivière, ces oeufs de grenouille, il doit y avoir des cuisses dans les congélateurs et des femmes frigides dans leurs lits.
Le Koff se fige ... mais rien, les belles s'en sont allées ...
Quelques mètres plus loin, je me place face au chien ...
Elle traverse la rivière avec rage ...
L'ami Pierrot avait raison, elles sont là, mais dans un marais qui fait deux cent hectares, le nectar de la bécassine, il faut la simple patience de les trouver.
A ras du sol, elle s'éloigne, mais je la reverrais ...
Le Koff reprend sa quête, il semble heureux de ce moment passé ensemble ...
Moment d'émotion ... sans plus de commentaire...
A droite, à gauche, devant, elles sont là ...
Le chien ne semble pas perturber par l'absence de coup de feu, cela peut paraitre étrange, mais je lui explique qu'aujourd'hui, nous faisons de la photo.
Le Koff longe la rivière et prend un arrêt à s'en dévisser les vertèbres, je suis un peu loin, mais la grosse erreur serait de courir et de provoquer un envol prématuré même si l'attitude du chien ne laisse peu de doute sur le fait qu'il s'agit probablement d'une sourde.
Je me place et j'attend ... place chaude, bécassine sourde ... mystère ... attente ...
C'est bien une bécassine sourde qui s'envole sans un cri, c'est normal, elle est sourde ...
Sur le chemin du retour, je m'accorde une petite pose, les cervicales endolories par le poids de l'engin ...
Et puis d'un coup, surgit d'une touffe d'herbe, l'alouette répand dans l'azur son désir de ne plus être seule ... si je pouvais voler ...
Dans le sillon, au ras du sol, Tiou, tiou, tire, tiliré, Tiou, tiou, tireliré L'alouette a pris son vol, tiho-ou L'alouette a pris son vol, tihoho-ou !
De ses deux ailes palpitant, Tiou, tiou, tire, tiliré, Tiou, tiou, tireliré Dans le vent pique en chantant, tiho-ou Dans le vent pique en chantant, tihoho-ou !
Eperdument, face au soleil, ... De sa joie emplit le ciel...
A fait chanter guérets et bois... A frémi le cœur gaulois...
Louve romaine ou léopard... Lourdes aigles de César...
Jamais si fort ne grondera... Et si haut ne planera...
Et quand la terre tremblera... Au tonnerre des combats...
Un chant plus clair, fière Alauda... Dans nos cœurs tu chanteras...
Jusqu'à mourir elle a chanté... Et du ciel est retombée...
Mais du sillon, au ras du sol, ... A rebondi dans son vol...
Une petite sieste, "je me suis couché dans l'herbe pour écouter le vent, écouter chanter l'herbe des champs", et la beauté de ces fleurs ....
Et le Koff qui ne comprend pas que l'on puisse faire autre chose que chasser !
J'aimerais être grillon pour chanter tout l'été devant tant de beauté ...
La journée s'achève, et elle est finie, l'homme et le chien ne sont plus que l'ombre d'eux même ...
J'ai le visage en feu, du vent et soleil une ombrelle m'aurait protégée, j'aurais été son sombre héros.
A bientôt ...
Remerciements
Je remercie chaleureusement :
* Cal20 qui avec son Ombroscope Bécassier nous a donné les clefs d'un autre langage photographique.
* Bjm33 pour ses photos de morilles, prisent à ras du sol et dont je me suis inspiré. Le bonheur est dans le pré, et je dirais même dans le très prés.
* Le Pére Paul Doncoeur pour les paroles de l'Alauda qui illustrent les photos de l'alouette. Cet homme aimait la France.
Dernière édition par Galinago le Lun 13 Avr 2015 - 23:12, édité 1 fois
Galinago Admin
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Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 22:10
Un membre éminent du Forum me donne la diapositive d'une belle bécassine et je l'en remercie !
Les souvenirs affluent, et la chaleur m'en est encore plus insupportable.
J'ai hâte de retourner au Marais derrière le Koff au regard nostalgique. J'aime ces marches éreintantes, sans d'autre but que de suivre mon chien dans sa quête minutieuse et silencieuse. Je ne le vois plus .. ah, si, il est là tendu vers ce moment extatique de l'envol, du fracas du 20, et puis la quête reprend, à la recherche de la même extase, la chasse est une tranche de Vie d'une Vie que le hasard des rencontres découpe en d'autres tranches, mais c'est toujours la même Vie et ses multiples avatars ...
Galinago Admin
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Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 22:10
Aujourd’hui, tout m‘agace.
Le ciel est si gris que l’on n’a même pas envie de se suicider tellement on a l’impression que c’est déjà fait.
Ce ciel est sans espoir, sans avenir et surtout, il reste encore deux mois et demi avant que ces tristes bois ne raisonnent des carillons de la Nay.
Tout m'agace, aujourd'hui.
Il a beaucoup plu, et il ne me plait pas qu’il ai plu.
Par terre et sur le toit, pour un cœur qui s’ennuie, Ô le chant de la pluie
Et ce n’était pas une bonne idée de rouler dans cette flaque avec le bras à la portière …
Je suis assis et pourtant me voilà de boue, et ça me laisse de marbre.
Aujourd’hui tout m’agace.
Mais le Blo est là, il a fini de glousser gentiment dans la caisse, cette mélopée plaintive qui vocalise son désir, il est redevenu silencieux, il est à son affaire.
Il attaque avec alacrité les herbes et les fossés, dommage qu’il ne soit que braque allemand, c’eut été mieux qu’il fusse braque de Saint Germain, Saint Germain des Fossés, dix minutes d’arrêt …
Je glousse moi aussi, mais in petto, on a sa fierté.
Il va, il vient, difficile de dire si ses lacets sont conformes au Droit Canon de Saint Field en Limon, mais ce que je sais, Ô mon Blo, c’est que tu la trouveras quand elle sera là.
Tu autem Domine miserere nobis, oui prend pitié de moi, moi qui sue d’impatience de voir enfin tes Créatures ailées.
Plus rien ne m’agace aujourd’hui.
Il y a de l’eau, beaucoup d’eau et aussi beaucoup d’herbe et la montagne à Hubert n’a pas été pâturée, cela va être compliqué cette année.
De quoi sera fait demain semble me demander cette baignoire immobile dans sa nouvelle fonction, comme pétrifiée de devoir abreuver des vaches après avoir maintes fois rincé la touffe de dames au tout autre fumet.
Quoique ...
Après tout, on reste en famille.
Tout cela ne manque pas de piquant, la Nature est généreuse jusqu’à l’absurde, c’est délicieux à manger, mais quel travail !
La fleur du chardon, d’une beauté dépouillante, offre ce qu’elle a, à celui qui prendre le temps de la voir.
Le Marais est ainsi, sobre et mystérieux, sa nature discrète s’offre à celui qui s’arrête.
Mais le Blo, lui, ne s’arrête pas …
Confiance aveugle, imperturbable, le Blo poursuit sa quête :
Telle est ma quête, Suivre l'étoile Peu m'importent mes chances Peu m'importe le temps Ou ma désespérance Et puis lutter toujours Sans questions ni repos Se damner Pour l'or d'un mot d'amour Je ne sais si je serai ce héros Mais mon cœur serait tranquille Et le marais s'éclabousserait de bleu
Si les Devins, entre deux, voyaient le futur dans les tripes, si la Pithye de Delphes devinait l’avenir dans les fumeroles des volcans de l’Olympe, en bon photographe, à l’instant crucial : « Surtout ne bousons plus », cette bouse est cratérisée par les insectes, mais son augure est sans appel : aucune trace de l’Oiselle.
Décidément, chagrin immense, le Marais est vide.
Il n'a pas couru depuis longtemps, je sens la fatigue du Blo, mais il fait celui là qui est son souverain, il ignore le découragement, et, dans mon cœur, je rends grâce à cette belle ardeur.
Nous rejoignons un autre lieu, aussi vide de fragrances gallinagesques, et qui montre bien l’ampleur des problèmes de la saison à venir. Il a beaucoup plu, et la zone humide, mangée de hautes herbes, ne sera pas pâturée parce que la vache broute confortable, c’est à dire de l’herbe verte et les pieds au sec.
Mais qu’importe, Mont-Joie, Saint-Denis, Ventre-Saint-Gris, Palsambleu, Foutre Pucelle, nous monterons à l’assaut derechef …
Et si elles sont là, nous leurs ferons la cour, pattes croisées sur le cœur, j’en fais serment.
Gallinago avec deux ailes, lui, le Blo n’a que deux oreilles pour aller vers elles, ainsi soit-il !
Jube Domine benedicere et mort aux cons, si je puis me permettre.
Et puis, et puis !
Il y a l’Arrêt.
Non pas l’arrêt du bus, ni la raie au beurre noir.
Non !
L’Arrêt !
J’entends comme un flash, la phrase fétiche de Françoise, notre assistante, dont le corps aussi large que haut semble taillé pour abriter le cœur immense qui l’habite :
« J’y crois pas ! »
Le Blo se décale de quelques mètres, et consomme l’arrêt, mais hélas, je n’y crois toujours pas.
Mais elle est là …
Joie …
Et qui s’enfuie déjà …
Ma mère voici le temps venu D'aller prier pour mon salut Gallinago est revenue Bougnat tu peux garder ton vin Ce soir je boirai mon chagrin Gallinago est revenue Toi la servante toi la Maria Vaudrait peut-être mieux changer mes bottes Gallinago est revenue Mes amis ne me laissaient pas Ce soir je repars au combat Divine Gallinago puisque te v'là !
La Chasse rentre en œstrus.
J’en ai oublié les soucis de la vie, les jours de vacances qui s’envolent, le polytechnicien qui me fait chier, la vaisselle à faire, la chambre à ranger et mille petites contrariétés…
Elles sont là !
A bientôt.
(Merci à Jacques Brel, abondamment cité)
Galinago Admin
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Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 22:11
Je mets le Koff dans la voiture et direction Taupinet en Lozére.
Le Koff fait un peu la gueule, il n’a pas compris qu’on va VRAIMENT chercher des bécassines.
Le pauvre, si il avait su … Moi aussi d’ailleurs.
Je retrouve avec plaisir ce mur de pierre, symbole du Beau en Lozère.
J’aime ce pays. Une grosse pensée pour toi, Coco26.
Et voilà, ça commence !
Privé depuis des mois de ses fragrances préférées, le Koff va se rouler toute la journée dans diverses bouses de vache.
Je sais comment cela va se terminer : la première rivière venue et un bain XXL pour le Koff !
Et le désastre continue …
Des arrêts sans arrêt et rien au bout.
Comme vous pouvez le remarquer le Koff est équipé d’un Beep.
En partie, c’est pour le localiser dans les hautes herbes, et aussi pour lui dire de revenir car il commence à être sérieusement dur de la feuille.
Les arrêts s’enchainent, je ne vous les montrerais pas tous, mais pas de bécassine. Je soupçonne le Koff de jouer les utilités avec tous les petits piafs qui trainent dans le marais, mais bon, je m’en fiche, je suis bien avec mon chien.
Et puis ! Et puis, enfin un arrêt qui a de la gueule, je veux dire par là qu’il est franchement bizarre
Mais pas tant que ce bond en arriére du Koff, visiblement interloqué par ce qu’il vient de voir :
Et bien, il faut dire qu’il y a de quoi !
J’ai beau ne pas avoir mes lunettes, cela ne ressemble pas vraiment à une bécassine, même désailée.
Ce spectacle affligeant me fait penser que l’expression « Tout va à vau l’eau » doit venir de là !
La suite fût fort pénible. J’ai du passer une demi heure à tenter, sans succès, d’arracher ce veau à sa prison boueuse et je n’ai réussit qu’à l’enfoncer un peu plus et à remplir mes deux bottes d’un liquide tourbé qui me rendît de fort méchante humeur et dont l’odeur obsède encore mes narines à l’heure où je vous écris.
Par chance je connais le propriétaire du bétail, un coup de fil plus tard, l’ami Jean François me dit qu’il rapplique en vitesse, je l’attend sur la route pour lui montrer le lieu et lui donner la main.
Après une bonne séance de 4X4, le retour sur les lieux aura été rapide. Et oui, on ne traine pas, dans un mois, le veau sera vendu 1 200 euros... s'il est vivant.
Les secours s’organisent rapidement :
La corbe est passée autour des cornes … Heureusement, qu’ils savent comment s’y prendre, parce que moi, j’aurais mis la corde autour de son cou et à l’heure qu’il est, le veau serait sans doute moins gaillard.
Et la première opération est de le mettre dans une position où il sera plus facile de le sortir.
Ca y est, c’est fait, sans trop forcer…
Mais là, il faudra s’y mettre à trois pour sortir le veau dans cette position. Il n’a pas du tout apprécié l’opération, il a fortement gueulé, comme un veau d'ailleurs et Jean François le laisse dans cette position le temps qu’il se calme car il est à craindre qu’il nous charge dès qu’il sera debout … Ingrat, ce veau !
Encore une petite traction, et le veau est dehors.
Jean-François le remet sur pied, c’est solide la queue d’un veau !
Ici on donne encore des noms au bétail, le veau s’appelle Roland.
En voyant sa belle stature, je ne puis m’empêcher de penser : « Qu’est ce qu’il est rond, ce veau ».
Une petite séance de cocooning néo-tribal et le veau ira bien retrouver sa maman tout seul et après une bonne tétée, elle lui dira que tout va de mal en pis.
Et quand je pense que j’étais venu voir des bécassines, mais rien de rien.
Ces émotions m’ont mis en appétit, direction chez Bastide à Nasbinal, il n’y a pas de mal à se faire du bien, même si on reste dans la simplicité.
L’après-midi, je change de lieu.
Un rapide coup d’œil sur le troupeau, il n’y a pas trop de veaux, un gage de tranquillité ! (Pour ceux qui n’aurait pas saisi la finesse de cette remarque, je les invite cordialement à relire ce qui précède, c’est instructif)
Je ne vous le cache pas : j’en bave.
Il faut remettre le corps en marche et surtout perdre quelques kilo !
Un détail intéressant dans une platière : ce support va servir à mettre une pierre à sel, les vaches vont donc venir patauger et bouser dans la boue, parfait pour attirer la bécassine. Quelques jours avant le début de saison, on rajoute du sang de bœuf pour avoir des asticots. Un très bon endroit à bécassine.
Les arrêts s’enchainent, mais pas de bécassines, fatigant tout ça !
Dieu merci, le Koff n’a pas vu ce brocard !
Il semble avoir un trophée des plus intéressant !
Superbe animal !
Et quand je pense que j’étais venu pour voir des bécassines.
Voilà, sans rancune, Chère Lozére, ce que tu me donnes, je le prends et je t’en rends grâce !
A bientôt.
Galinago Admin
Nombres de messages : 18305 Age : 67 Localisation : Clermont-Ferrand Date d'inscription : 11/02/2014 Premiére Bécasse : 10/11/2005
Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 22:12
Une petite sortie au Marais, ce soir, après le turbin. Vous ne le connaissait pas, je n’ai pu eu le temps De vous y emmener, l’année dernière.
Il ne s’est rien passé ou si peu.
Je n’ai rien raté, car je n ‘ai rien tiré. Le setter depuis longtemps, n’est point sorti.
Ces quelques mots pour rien ou pour si peu.
Il chasse encore mieux que l’année dernière. Long lacet, sans se lasser Il revient me voir et reste au contact Ce chien est jovial et débordant de vie
Il ne s’est rien passé ou si peu
Le marais est sec comme un scarabée Il faudrait faire rogations pour demander la pluie Auprès du Recteur de Fouesnant ou celui de Roscoff Implorer la pluie par un grand Pardon breton.
Ces quelques mots pour rien ou pour si peu
Le chien hurluturpine de razes à marée basse En sagnes sur Dispodie, Grangousier, il fait soif. Point d’eau, point d’oiselles, mais où sont ces donzelles Mes larmes pour les voir s’assèchent au Marais.
Il ne s’est rien passé ou si peu
Il enchaine les arrêts, coule et repart, Le Marais est plus sec qu’un scarabée D’arrêt mnésiques en odeur de boue Comme les vaches dans la plaine, il ondulait.
Il ne s’est rien passé ou si peu
Je ne veux point que trop, il se fatigue Je prends le chemin du retour, mais lui non. De grands lacets dans les herbes, je le perds de vue Une tâche blanche, mais c’est lui, il coule s’arrete
Ces quelques mots pour rien, mais enfin presque …
Quel spectacle ! Il est minuscule, mais plein d’espoir. Le setter, cette année, à compris, la prudence et l’attente. Il quête, l’œil joyeux, Dumpy’Dump, je t’aime.
Il ne s’est rien passé, qu’un moment de bonheur.
Fin de partie, il sait qu’il n’y a rien. Je regarde le chien, la gorge soudain noué De penser qu’il partira avant moi C’est à dire que je le verrais partir
Ces quelques mot pour rien, mais un peu de chagrin.
Le pire n’est pas toujours sûr et peut-être Que je passerais devant, mais que deviendront-ils, Mes chiens qui m’ont aimé, je le crois du moins.
Il ne s’est rien passé, mais rien n’est vain.
Ces quelques mots pour rien, mais rien n’est vain.
Je ne sais pas pourquoi, mais je dédie ce post à Guilhem …
Galinago Admin
Nombres de messages : 18305 Age : 67 Localisation : Clermont-Ferrand Date d'inscription : 11/02/2014 Premiére Bécasse : 10/11/2005
Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 22:13
Je me demande bien par quelle étrange passion je suis habité pour faire deux heures trente de voiture pour profiter d’une heure et demie de chasse avant le coucher du soleil.
On est si bien, les pieds dans la boue et le mollet raide de sauter de trous en touradons.
L’appel du Marais, c’est l’unique nom de cette belle maladie dont on ne meurt que guéri.
J’ai une grande passion pour la bécassine. Le plaisir de voir le chien courir, pister, se statufier le dos cambré, repartir pour enfin ne plus bouger.
Puis les cris plaintifs de la Belle qui s’enfuie, le vacarme du fusil qui bascule le présent dans l’éternité.
A trop parler, à trop écrire, j’en oublierais presque de faire.
Faisons donc !
Après une belle journée en tête à tête avec cet objet rond et noir qui, monté par quatre sur ma voiture me méne à la maison pour inviter le Blot à la chasse.
Aydat, Zaniéres, Murol, Besse en Chandesse, Compains, Brion (le Seigneur), une piste défoncée , le Cézallier est là et voici le Marais.
C’est le même rituel, c’est la même angoisse, suis-je face au désert, mais où donc sont-elles ?
Et l’arrêt …
Le Browning monte en un éclair, fracas du vingt, la bécassine bascule, c’est fini et tout commence.
Le Blot, au rapport n’aime pas trop cet oiseau dont le goût l’indispose.
Il me faudra poser le fusil dans l’herbe, et patiemment, ne pas céder pour qu’il me rapporte l’oiselle.
Elle était bien là … Le cheval, au loin, indifférent au drame, n’a pas bougé.
Ceux sont toujours les mêmes sentiments contradictoires, l’exaltation d’avoir dominé la Nature et la tristesse que ce qui fût ne soit plus.
La quête continue, il y de l’eau et le Marais s’attache à mes bottes.
Un bel arrêt, l’oiseau s’envole quinze mètres devant, le fusil a du mal à suivre, le swing dévastateur se noie dans la médiocrité, l’oiseau disparaît au loin.
Un petit tour au bois, juste pour voir, le Blot marque un bref arrêt dans les framboisiers, tout va très vite, chemin faisan je tire une poule.
Là encore le Blot se fait tirer l’oreille pour le rapport, le bois résonne de ma voix puissante et tout rentre dans l’ordre.
Je retourne au Marais, un peu distrait, les soucis du jour reviennent.
Le Blot mène sa vie, tout près puis au loin, je le surveille, guettant l’arrêt et le flot d’adrénaline.
Je vois les herbes bouger …
Une bécassine ! Je retiens mon souffle, pose le fusil dans l’herbe, l’occasion de voir est trop rare.
Elle trottine bizarrement …
Elle se cache, va-t-elle s’envoler ?
Hélas, une aile pend, elle est blessée…
J’abrège ses souffrances.
La blessure à l’aile est très récente, il s’agit sans doute de la bécassine que je pensais avoir manqué.
Deux questions m’assaillent : le Blot est passé à quelques mètres, il ne l’a pas senti, comment a-t-elle pu voler aussi loin de l’endroit où je l’ai tiré …
Cela restera un mystère.
Voilà, il se fait tard, le Marais retourne à sa solitude et moi à la mienne.
Retour à la maison, c’est l’heure des bilans.
196 grammes ?
Ventre Saint Gris !
J’ai tué une bécassine double !
A bientôt.
Galinago Admin
Nombres de messages : 18305 Age : 67 Localisation : Clermont-Ferrand Date d'inscription : 11/02/2014 Premiére Bécasse : 10/11/2005
Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 22:14
Novice 12 a écrit:
Merci Benoît, ton compte-rendu agrémenté de magnifiques photos est aussi beau que les précédents. Je n'ai jamais pratiqué la chasse au marais, elle a l'air captivante et pénible à la fois; les chiens doivent être vraiment spécialisés car la mise a l'envol doit être facile sur ces surfaces planes !
Merci Roland !
Ce qui suit n'est que mon point de vue... découlant de quelques années de pratique ... à ne surtout pas prendre pour un discours dogmatique ...
Effectivement, il leur faut un temps d'adaptation ... qui n'est pas dû à l'oiseau en lui même mais au fait que les bécassines reste longtemps sur des petites surfaces et quand les chien arrivent là dessus, ils sont face à des bécassines qui "font" quelques dizaines de mètres carrés, alors ils tapent beaucoup au début surtout si le chien a le nez très fin, ce qui est le cas de Dumper, le setter. Avec le temps, ils ralentissent, et pistent avec précaution, arrêtent et ça le fait. Le Koff est remarquable à cette chasse, même si le style n'a rien du flamboyant d'un chien de field. J'ai pu chasser en alternance avec le Koff et un braque allemand qui a fait beaucoup de field (le Blot, un CAC sur bécassine au Limon, entre autre) au début le Koff me trouvait plus de bécassine que le Blot, maintenant le Blot est "cramé" pour le field puisqu'il piste, mais il est simplement devenu un vrai chien de chasse qui trouve du gibier pour son maître.
J'ai très peu de cas d'envol prématuré cause du chien.
Bien évidement, les chiens n'ont pas de clochette.
Les bécassines des marais ne tiennent pas très bien l'arrêt surtout quand on vient servir le chien, c'est donc périlleux de faire des photos et espérer tirer après. Il m'est arrivé une fois de poser le fusil dans l'herbe, de prendre des photos, à croupis, la bécassine a décollé, j'ai laissé tomber l'APN dans l'herbe, ramassé mon fusil et tiré avec succès ... un coup de chance, à vrai dire !
Les bécassines sourdes, c'est exactement l'inverse. Les chien s'approchent très très près, pas moyen de les faire couler, pas moyen de mettre l'oiseau à l'envol, il faut marcher dessus ... et c'est là qu'on rate ! Dans la pluspart des cas, je sais que j'ai affaire à une sourde, parce que le chien a un arrêt bien particulier, le nez très proche du sol, et les yeux qui lui sortent de la tête.
C'est une chasse pleine de surprise !
Galinago Admin
Nombres de messages : 18305 Age : 67 Localisation : Clermont-Ferrand Date d'inscription : 11/02/2014 Premiére Bécasse : 10/11/2005
Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 22:14
J’attendais tellement cette ouverture à la bécassine en Lozère.
C’est la deuxième année où j’y chasse, jusqu’à ce jour, je n’y ai pas encore vu beaucoup d’oiseaux, mais le lieu est mythique de solitude et de dépouillement.
Mon bonheur est d’être là avec le Koff.
La brune matinale rend ce paysage encore plus désirable de mystère et de solitude.
Du fond de la voiture s’élève l’étrange mélopée du Koff qui sait que nous sommes arrivés. Je suis soulagé d’être seul avec, car s’engage un dialogue amoureux entre lui et moi, je répond à sa mélopée, il glousse et je lui dis des mots tendres, nous sommes heureux ensembles.
La nuit a été courte et agitée. Je ne dors jamais sereinement avant une chasse. Mon sommeil est envahi d’étranges visions, d’oiseaux insensés, de chimères mi faisan mi bécassine, mon lit est un marais, un cauchemar m’arrache à mes rêves et me réveille en sursaut, mais où est donc la poule faisane, compagnon de mes rêves ?
Je l’ai rêvée, sans doute.
En sueur, je regarde l’horloge qui m’accorde encore quelques instants de repos, je m’endors profondément peu avant le réveil, c’est l’expérience d’une grande injustice.
Un bref instant de recueillement devant cette croix, témoin d’une foi qui renaitra un jour.
L’habituel parking des chasseurs est vide, nous sommes seuls ...
Le pied !
Nous passons devant cet antique enclos dont j’essaye d’imaginer l’histoire, la vie devait être rude en ces temps là.
Le Koff se noie dans les herbes et les joncs, et commence une longue quête.
Il trotte de façon calme et régulière, il a le regard grave et vaguement dépressif que je lui ai toujours connu.
Le Marais semble désert, le Koff enchaîne les arrêts, le désir augmente.
Il ne manifeste aucune fébrilité, aucun découragement, il revient au contact, s’arrête, regarde où je suis.
Nous sommes heureux ensembles, le reste m’indiffère.
Se déplacer dans le Marais me fait souvent franchir barbelés et clôture électrique.
Ici, le bétail est imposant et les clôtures sont au courant ...
On apprend rapidement à trouver l’endroit le plus favorable qui m’évitera de déchirer les habits ou de prendre une décharge, c'est jamais agréable.
Suite à un mauvais choix, je me souviens m’être retrouvé à califourchon sur une clôture électrique au moment décisif, j’en garde le souvenir d’un feux d’artifice de sensations inédites qui renvoyaient la pilule bleu et la corne de rhinocéros au rang de tisane pour vielles dames sub-claquantes.
Le Koff se bloque devant ce rocher dont la base barbote dans une raze boueuse.
Un cri plaintif, la bécassine décolle, je tire d’instinct, la bécassine ralenti, son vol reste rectiligne à ras du sol, cinquante mètres plus loin, elle décroche dans l’herbe.
Le Koff ne tardera pas à la retrouver. Il n’a jamais vraiment bien rapporté, je le surveille de loin, malgré tout, il est à son affaire.
Je récupère la Belle, son ventre blanc porte l’habit de sa mort, c’est un moment où l’oiseau se donne, ce n’est jamais facile.
L’autre plaisir de la chasse en Lozère, c’est le déjeuner chez Bastide à Nasbinal.
Je renonce à la salade au gésier dont certains prétendent qu’elle contribue à certaine surcharge pondérale, ceux sont des petits, des mesquins, des jaloux !
Une belle pièce de boeuf, une salade et un demi, je tutoie la béatitude et frappe à la porte de l’antichambre d’une félicité sans nuage.
Après une sieste aussi nécessaire pour le Koff que pour son maitre, nous changeons d’endroit.
Le propriétaire du lieux me met en garde contre le troupeau de vaches qui semble d’humeur festive.
Nous resterons à bonne distance du troupeau.
L’endroit est bien fréquenté, mais nous ne trouverons rien.
Et puis, comme une seule vache, le troupeau charge.
Le Koff comprend la situation et me suit sans faire de chichis
Il m’est souvent arrivé de me faire charger par des bovins en Lozère, mais jamais autant la fois, et surtout avec cette impression qu’il faut vider les lieux sans plus attendre.
Je me demande quelle est la signification de tant de haine, mais, subite révélation, je comprend le pourquoi du champ de ruine de ma vie sentimentale où s’accumoncelle râteaux et femme acariâtres : j’attire les vaches !
Il était temps, j’étais à deux doigts de pied de rentrer à la maison les pieds devant.
Je franchis in extremis les barbelés et comme en témoigne cette photo, vous pouvez constater l’ampleur de la menace ...
Morceaux choisis !
Avant de partir, le Koff me fera le grand plaisir de dénicher une charogne dont il se pare des fragrances les plus extrêmes, une vague odeur de gas-oil et de pourriture doucereuse, âcre et fortement gerbigêne.
Il faudra supporter ce désastre pendant plusieurs kilomètres, la tête à portière et le nez au vent, je manquerais de faire décapiter en roulant, les routes sont étroites et les véhicules à bestiaux aux normes européennes.
Un bon bain dans la riviére rendra l’odeur acceptable et la fin du retour supportable.
Je prends la route du retour, complètement cassé.
Adieu, Belle Lozère
A bientôt !
Galinago Admin
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Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 22:15
Petit tour au marais, ce dimanche, en fin d’après midi. On se croirait en été, mais le regain une fois moissonné, et ce seront les couleurs d’automne qui nous mettrons le cœur en fête.
Au loin, quelques volcans d’Auvergne, ou du moins ce qu’il en reste. Au premier plan, la bande vert foncé est vert foncé parce que l’eau y coule, et malgré les herbes, la Belle vient parfois s’y nourrir …
Je le vous le disais, il y a de l’eau, Dumpy’s Dump, le setter bien-aimé, est à son affaire.
Cela sent bon, même très bon, je me concentre et suis le chien dans sa quête.
La bécassine des Marais est légère, mais rien ne bouge ni ne vole.
Le setter insiste, arrête, coule, piste, va, revient, un bref arrêt et l’oiseau s’envole.
Le swing la rattrape, la dépasse d’un mêtre, fracas du vingt, l’oiselle bascule dans l’herbe, elle était bien là.
Nous changeons d’endroit et la quête sera longue et compliquée
Un premier arrêt donne le signal d’alarme.
Stoppé par les fragrances de la Belle, Dumpy’s Dump, le setter bien-aimé, se fige …
Puis continue sa quête maintenant ralentie par l’éminence de l’envol.
Le cri plaintif de la Belle déchire le silence, un tir d’instinct, le setter me rapporte l’oiseau …
Un moment d’éternité et de complicité, le temps s’est arrêté mais l’heure tourne
L’œil mi-clos, le setter est fatigué, il sait que bientôt les bécasses vont arriver, l’œil mi-clos, il en rêve déjà…
Moi aussi …
A bientôt !
Galinago Admin
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Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 22:16
CAL20 a écrit:
Aie ! Aie ! Aie ! 2 oiselles ! Serais tu un viandar ? tu vas vider l'Europe de ses bécassines... Ben non, je blague évidemment . Belle chasse Benoît bravo ! Continue mais tente de tirer à côté la prochaine fois...LOL ! CAL20 P.S. J'ai vu ton superposé,il a l'air neuf. Tu as un bon armurier . Le paye tu en filet de bécassines ?
Viandard ? Moi ? Oh ! ! ! Que nenni ! ! !
Galinago Admin
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Sujet: Re: Le Chant du Marais Ven 14 Fév 2014 - 22:17
Ces derniers jours ont été compliqués.
Le Blot se déchire une patte sur un barbelé, quatre points de suture et 15 jours d’arrêt maladie et on s’étonne que le Sécu soit en déficit !
Et samedi dernier, en Lozère, le Koff se fait tabasser par trois vaches, plus de peur que de mal, une coupure à la patte, mais le chien a claqué des dents pendant trois heures.
Je hais les vaches …
SALOOOOOOOOOOOPES !
Ce n’est pas très élégant mais ça soulage.
Donc voici le résumé de quelques sorties avec Dumpy’Dump le setter Bien Aimé.
Ca commence toujours au même endroit.
Il y va direct, tape un petit arrêt, mais moi, je ne regarde que les vaches … deux Brennekes dans les yeux et pas seulement …
Je hais les vaches …
SALOOOOOOOOOOOPES !
Ce n’est pas très élégant mais ça soulage, disais-je.
Mais rien, la Maison Bleu est vide.
Et puis c’est la lose (To lose : perdre en anglais, ne pas confondre avec : « I am born Toulouse » comme le disait David Scréla à Vern Cotter)
Le setter attaque la ligne et hurluturpine de trous boueux en touradon, « life is life », il y croit.
Un bel arrêt, ça vole, pif, paf, ça passe derrière, le doute s’installe !
On poursuit, le chien ralentit, et re-arrêt, raide comme une saillie, sûr, elle est là !
Vraoummmmm, re-pif, re-paf, on oublie de plaquer la joue, donc ça passe au dessus, on a l’impression que ça part tout droit mais bien sur la gauche et donc ça passe derrière et au dessus.
Et là, je commence à me haïr.
Pourtant je suis seul, le regard de l’autre n’est pas là, et déjà je suis dans l’angoisse.
Ce coup ci, je me concentre, je ne pense qu’à mon tir …
Caramba, encore ratée !
Je hais les vaches les bécassines …
SALOOOOOOOOOOOPES !
Ce n’est pas très élégant mais ça soulage. (voir plus haut)
Celle là, elle est pour moi !
Ce coup ci, je ne me la rate pas, parce que je ne tire pas, la place est vide.
Et là vient l’illumination ! Ce sont les bécassines qui me font rater !
La routine, j’hésite presque à mettre des cartouches … ça fait du bruit et ça pollue...
Oh Saint Hubert patron des grandes chasses, mille mercis à toi qui m’épargne l’humiliation suprême devant mon chien.
Je retrouve l’amour de moi même et poursuis ma quête, ou plutôt celle de Dumpy’s Dump, le setter bien aimé.
Et là, ça sent bon ... grave !
Et la journée s ‘achève par l'ultime récompense d'une deuxième bécassine …
Il y a des jours où l'on rate tout, et il y a des jours non, et on ne sait encore moins pourquoi.
Mais l'essentiel n'est pas là ...
Le regard hiératique du setter qui est rongé par la fatigue, mais qui fait celui la qui est son souverain, sans avoir l’air d’y toucher, sans m’accabler de tant d’insuccès, nous partageons le même bonheur nostalgique d’après la chasse.
Un dernier coup d’œil à la Chaîne des Puys, présidé en majesté par notre cher Puy de Dôme, ce paysage discret qui, tant, m’a manqué pendant mon exil asiatique, dont un jour, peut-être je parlerais.
Je l’ai tant de fois dit, mais c’est l’heure où les ombres s’allongent, je leurs tourne le dos, face à l’ultime adieu du couchant qui demain encore portera le même réconfort.